se tirer

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Mais il suffisait que, dans mon lit même, mon sommeil fût profond et détendît entièrement mon esprit; alors celui-ci lâchait le plan du lieu je m’étais endormi, et quand je m’éveillais au milieu de la nuit, comme j’ignorais je me trouvais, je ne savais même pas au premier instant qui j’étais; j’avais seulement dans sa simplicité première, le sentiment de l’existence comme il peut frémir au fond d’un animal: j’étais plus dénué que l’homme des cavernes; mais alors le souvenirnon encore du lieu j’étais, mais de quelques-uns de ceux que j’avais habités et j’aurais pu êtrevenait à moi comme un secours d’en haut pour me tirer du néant d’ je n’aurais pu sortir tout seul; je passais en une seconde par-dessus des siècles de civilisation, et l’image confusément entrevue de lampes à pétrole, puis de chemises à col rabattu, recomposaient peu à peu les traits originaux de mon moi. 🔊

L’ignorance nous étions de cette brillante vie mondaine que menait Swann tenait évidemment en partie à la réserve et à la discrétion de son caractère, mais aussi à ce que les bourgeois d’alors se faisaient de la société une idée un peu hindoue et la considéraient comme composée de castes fermées chacun, dès sa naissance, se trouvait placé dans le rang qu’occupaient ses parents, et d’ rien, à moins des hasards d’une carrière exceptionnelle ou d’un mariage inespéré, ne pouvait vous tirer pour vous faire pénétrer dans une caste supérieure. M. Swann, le père, était agent de change; le «fils Swann» se trouvait faire partie pour toute sa vie d’une caste les fortunes, comme dans une catégorie de contribuables, variaient entre tel et tel revenu. 🔊

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